Hard Working Boss

Hard Working Boss

Alias : Jim Sheppard

Ville : Paris

Depuis : 2007

Carrière parallèle : Binoculars


Discographie

Demo (2008)

01. T-Bag 02. Hangman 03. Darwin 04. Jazzmag 05. Elton John 06. Drug User 07. Imitating 08. Kia 09. Gus Van Saint 10. Yesterday


Subjective présente Hard Working Boss

Les songwriters reconnus détestent qu’on les prenne pour des paroliers. Même Dylan (surtout Dylan !) s’efforce de convaincre le monde qu’il est un chanteur, un musicien, un compositeur. Ce sont des pointillés qui traversent ses écrits autobiographiques. Il refuse de n’être qu’un poète — même si, dans l’esprit du peuple, ce titre lui est conféré comme une sorte de distinction ultime. On m’a d’abord vanté les talents littéraires de Hard Working Boss mais par chance je ne suis pas briton, la musique me vient tout entière.

Dans la conversation, Jim Sheppard s’arrête toujours avant la certitude. Ses idées ont beau être passionnantes, il ne les tient jamais d’une main ferme. On entend ses hésitations partout dans sa musique. Une pause, un retard, une corde qui buzze, un maybe, une alternative. Hard Working Boss est l’antithèse du péremptoire. Alors son modus operandi rationaliste peut surprendre. Il parle de logique et peu importe que cette logique soit biscornue. Les règles d’or qu’il découvre ne disent rien de ce que nous avons déjà entendu. C’est un artisanat neuf.

Quand je demande à Jim comment il en est venu à enregistrer des pop-songs de deux minutes entre son lit et sa fenêtre, il me parle d’abord… de son père. De toutes ces bandes abandonnées au grenier, de ces tubes en puissance qui « ne feront jamais partie des années 60 ». Je sens un fatalisme vaguement amer. Est-ce qu’on pourrait secourir de l’oubli ces compositions géniales ? Trop tard, semble répondre le fils, le temps s’est refermé sur les manuscrits. Chaque son a son époque ; on ne peut pas tout ressusciter.

Jim enregistre chez lui sur un équipement lo-tech. Puis il se promeut discrètement, en alimentant sa page myspace comme s’il se contentait d’ouvrir sa fenêtre : les passants doivent tendre l’oreille. Voilà le genre d’idole que chacun aimerait avoir sans partage. Et j’imagine qu’au fond, bien qu’il n’y fasse pas grand chose, cela l’inquiète un peu. Personne ne veut finir au fond d’un placard empoussiéré. Subjective rencontre beaucoup de musiciens amateurs et connaît le destin auxquels la plupart sont voués. Chers lecteurs, nos coups de coeur sont des alertes.

Par Nico Calibre

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